Nouveau programme au Cégep de l’Outaouais
Actuellement, l’Outaouais est confronté à une pénurie significative de technologues en imagerie médicale, entraînant d’importants retards dans les listes d’attente des établissements de santé. Selon Katie Malo, technologue, cette insuffisance de personnel limite la possibilité d’ouvrir le nombre de salles souhaité quotidiennement, entraînant une augmentation constante des demandes et, par conséquent, des listes d’attente.
“Ça peut arriver qu’on soit carrément obligé de revirer des patients ou d’annuler des rendez-vous. Ça alourdi la charge au niveau mental et au niveau du travail comme tel”, ajoute la technologue Myriam Descoteaux-Simard.
Pour remédier à cette urgence, le Cégep de l’Outaouais et le Centre Intégré de Santé et de Services Sociaux de l’Outaouais (CISSSO) ont collaboré pour mettre en place un programme de formation en Technologie de radiodiagnostic. Après plus de dix ans d’attente, le programme a finalement obtenu l’autorisation et le financement du Ministère de l’Enseignement supérieur, et a pu accueillir ses premiers étudiants en janvier 2023.
En raison de la mise en place hâtive du programme, le cégep ne disposait pas encore des aménagements nécessaires. Le CISSSO a donc mis à disposition son équipement en attendant l’ouverture, à l’automne 2026, d’un nouveau pavillon dédié au programme au campus Gabrielle-Roy du cégep.
“Initialement, le programme devait commencer en septembre 2025, mais étant donné la pénurie, le ministère a accordé le droit de développer un programme de radiodiagnostic, à la condition que celui-ci commence en 2023.”, précise Jonathan Dubois, coordonnateur administratif au CISSSO.
Le programme, d’une durée de trois ans, propose aux étudiants une approche pédagogique interactive à travers une formation hybride. Les cours réguliers se déroulent dans les locaux du cégep, tandis que le volet diagnostic, qu’il soit théorique ou pratique, prend place dans les installations du CISSSO. Ce modèle hybride favorise l’acquisition d’une expérience pratique dès la première session, permettant aux étudiants d’assister les technologues sur le terrain.
“On a des étudiants qui sont devenus assistants technologues chez nous, ce qui est très intéressant parce qu’ils peuvent avoir une porte d’entrée pour venir nous aider chaque jour avec notre quotidien.”, raconte Stéphanie Hétu, technologue en imagerie médicale.
“Je trouve que la formule hybride est une alternative géniale pour les étudiants de la technique, parce qu’en ayant nos cours à l’hôpital directement, ça nous permet d’avoir tout de suite la piqûre du domaine de la radiologie.”, ajoute Meagan Moore, étudiante du programme.
Le personnel du département de Radiologie estime que l’implantation de ce nouveau programme aura des retombées positives sur la rétention de technologues en Outaouais.
“Ça pourrait faire de la rétention de personnel, parce que le cours ne se donnait pas ici dans la région, donc les gens devaient aller soit à Québec ou à Montréal pour suivre leur cours et, quand on va étudier à l’extérieur, la plupart du temps, on y reste.” explique Nathalie Thibault, technologue.
“Ça fait des années qu’on espérait ce programme-là, et il est maintenant en place, pour qu’on puisse éventuellement garder notre personnel.”, ajoute le radiologiste Dr. Christian Lareau.
En raison du besoin urgent de personnel, les étudiants sont presque assurés d’avoir un emploi au sein des hôpitaux de l’Outaouais après l’obtention de leur diplôme d’études collégiales. Selon Francis Rouleau, enseignant et coordonnateur du programme de Technologie de radiodiagnostic, tous les diplômés qui désireraient travailler en Outaouais dans les prochaines années pourraient obtenir un poste.
“Il manque 47% des postes à combler en tant que technologue présentement, donc le travail est presque assuré après nos études.”, affirme Sara Osborne, étudiante du programme.
La contribution des étudiants en stage permet déjà d’alléger les listes d’attentes dans les hôpitaux de la région. En raison de son impact positif sur la population et de son caractère novateur, le programme s’est mérité le prix Éducation de l’Administration publique en novembre dernier.
