Sean Wang dresse le portrait du passage de l’enfance à l’adolescence d’un jeune homme. Alliant l’humour à l’authenticité, Dìdi a tout pour émouvoir le public.
Dìdi relate l’été de Chris Wang, un jeune garçon de 13 ans en quête identitaire. Que ce soit en apprenant le skateboard, en draguant les filles ou simplement en passant du temps avec sa mère, le protagoniste découvre plusieurs facettes de sa personnalité.
En insérant plusieurs aspects de son vécu dans le long-métrage, le réalisateur ose une nouvelle approche dans le genre cinématographique du coming-of-age. L’authenticité frappante, les blagues immatures, les conflits de Chris et le message émotionnel véhiculé : tous témoignent du caractère autobiographique de l’œuvre.
En dépit de sa ressemblance avec le film Mid90s, Dìdi se distingue des autres films du même genre en abordant les thèmes de l’immigration et du poids culturel entre deux générations différentes. Il se penche sur les conflits typiques au sein d’une famille immigrante de première génération : les attentes élevées en matière de réussite scolaire, la barrière linguistique et les différences culturelles. Sean Wang se sert des dialogues mère-fils dans toutes sortes de contextes pour faire monter la tension. La fin du film est émouvante, soulignée par les mots prononcés par la mère de Chris : « Je suis fière de toi. ». Il s’agit de mots rarement exprimés par les parents immigrants.
Si la force de cette œuvre cinématographique réside dans son réalisme, le réalisateur plonge avec aisance son auditoire dans une certaine nostalgie. La mention d’éléments de la culture populaire de l’époque, tels que les flips-phones ou Myspace, renforce ce sentiment. Tout au long du film, Chris est confronté à plusieurs obstacles propres à l’âge ingrat : la confiance en soi, le désir d’appartenance à un groupe et les maladresses dans les premières interactions amoureuses. Les expressions et le vocabulaire utilisés par Chris et ses amis rappellent également le désir naturel de repousser les limites à cet âge. Ces expériences universelles invitent le public à se souvenir de sa propre adolescence, lui permettant ainsi de s’identifier facilement au personnage principal.
Didi propose une nouvelle perspective par rapport du genre du coming-of-age, ouvrant la porte pour que d’autres jeunes réalisateurs à faire de même.
