par Lorie-Michèle Fréchette
Le 1er septembre dernier, le projet de loi 19 fut adopté par l’Assemblée nationale. Cette nouvelle loi interdit désormais aux employeurs d’engager des jeunes de moins de 14 ans et de faire travailler leurs employés âgés de 16 ans et moins plus de 17 heures par semaine, dont 10 heures du lundi au vendredi. Les employeurs qui ne respecteront pas ces conditions feront face à des amendes pouvant aller jusqu’à 12 000$.
« Cette loi était devenue impérative en raison du nombre important d’accidents de travail chez les jeunes de moins de 14 ans », explique Jean Boulet, ministre du Travail. « On a aussi pris en compte la santé psychologique et le décrochage scolaire, donc c’était important d’agir. »
Ce dernier espère que le projet de loi aidera à diminuer le nombre d’accidents de travail et améliorera la santé psychologique et le bien-être des jeunes adolescents.
Cette baisse des heures de travail entraîne inévitablement une diminution des revenus chez les employés qui sont affectés. Eva Bombardier, une étudiante du secondaire âgée de 15 ans, était autrefois employée à temps plein, mais a dû diminuer ses heures de travail en raison de l’entrée en vigueur de cette loi. Cette dernière affirme pourtant ne pas être affectée négativement financièrement, puisqu’elle a le support de ses parents à ce niveau, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres jeunes de son âge. Bien que la majorité des adolescents n’aient pas besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins, la plupart sont tout de même déçus de voir leur salaire diminuer : « Ça fait mal aux chèques de paie » raconte Marie-Jeanne Lefebvre, âgée de 14 ans.
La plupart des jeunes reconnaissent toutefois que cette loi est bénéfique pour leur santé mentale et leur bien-être.
« Je trouve ça bien qu’il y ait un certain encadrement autour de ça, pour éviter que les employeurs exploitent les mineurs », témoigne Émilie Paoli, une jeune étudiante de 14 ans qui était également employée à temps plein.